Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), le Liban devrait attirer près de 2 millions de touristes cette année, soit 5,3 % de plus que l'année dernière. Les derniers chiffres du ministère du Tourisme indiquent que, sur les deux premiers mois de 2018, leur nombre était déjà en hausse de 3 % (à 221 695 personnes), rappelle le rapport mensuel SGBL Eco News, qui relaie l'information.
Les élections législatives prévues pour le 6 mai devraient notamment attirer « un grand nombre » d'expatriés. L'appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar pourrait également encourager les touristes européens.
Le secteur du tourisme se porte bien mieux que les autres piliers de l'économie libanaise, tels que la construction et l'immobilier, souligne la SGBL. D'après les projections du WTTC, les dépenses touristiques devraient augmenter de 7,8 % à 7,5 milliards de dollars en 2018. En outre, le secteur du tourisme et du voyage contribuera à hauteur de 3,3 milliards de dollars (+6,2 %) au PIB national.
Le nombre d'emplois dépendant – de manière directe ou indirecte – du secteur touristique devrait augmenter de 5,8 % en 2018, pour atteindre 387 000 personnes, soit 17,9 % du marché total de l'emploi. En 2017, 131 500 emplois dépendaient directement du secteur, soit 6,4 % du marché de l'emploi.
En 2028, le WTTC prévoit que 3 millions de touristes visiteront le pays du Cèdre. Les exportations touristiques, c'est-à-dire le total des dépenses des touristes étrangers au Liban, en dehors du secteur éducatif, atteindraient 13,5 milliards de dollars.
Le ministre du Tourisme, Avédis Guidanian, avait déjà annoncé début 2017 que le Liban accueillerait 2 millions de touristes l'année dernière. Mais leur nombre a plafonné à 1,8 million. Les professionnels du secteur s'accordent pour dire que la crise politique de novembre dernier – lorsque le Premier ministre Saad Hariri a annoncé sa démission depuis Riyad, avant de se rétracter – a découragé les touristes.
L'Aéroport international de Beyrouth (AIB) est déjà en surcapacité, avec 8,2 millions de passagers en 2017, alors qu'il a été conçu pour 6 millions de personnes au maximum. L'augmentation sensible des voyageurs fin août, lors des vacances de l'Adha et de la saison de pèlerinage à La Mecque, avait provoqué des scènes de chaos dans l'aéroport.
Le 2 mars, le ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, a annoncé que le gouvernement allait financer la première phase du plan d'agrandissement de l'AIB à hauteur de 18 millions de dollars afin qu'il puisse accueillir 8 millions de passagers par an. La seconde consistera à construire de nouveaux bâtiments, pour augmenter la capacité à 2 millions de passagers annuels supplémentaires. À terme, le plan général de développement de l'AIB prévoit de faire passer sa capacité à 20 millions de passagers par an, selon un calendrier et pour une enveloppe qui restent à confirmer.